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La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a présenté la version finale du troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), qui prend en compte les contributions de la consultation publique. L’une des principales avancées est l’opposabilité de la trajectoire de réchauffement à +4°C en 2100 dans les documents d’urbanisme des collectivités. Désormais, les PLU, les schémas de cohérence territoriale (Scot) et les schémas régionaux d’aménagement (Sraddet) devront intégrer cette trajectoire lors de leur révision à partir de 2027. Un décret, fondé sur le règlement européen sur le climat, fixera les conditions d’élaboration et de mise à jour de cette trajectoire. Par ailleurs, les plans climat-air-énergie territoriaux (PCAET) seront ajustés pour mieux encadrer les exigences d’adaptation des collectivités.
L’une des autres évolutions du PNACC concerne la prise en compte du confort d’été dans les logements. Jusqu’à présent, l’accent était mis sur l’isolation contre le froid, mais désormais, des aides seront mises en place pour améliorer la résistance aux fortes chaleurs. Ces mesures incluent des financements via Ma Prime Rénov’, des certificats d’économie d’énergie et une réduction de TVA pour ces travaux. De plus, un effort sera mené pour identifier les îlots de chaleur urbains et protéger les établissements vulnérables comme les écoles et les EHPAD. Une mission sera également lancée pour créer une réserve civile dédiée à l’adaptation climatique et à la gestion des événements climatiques extrêmes. L’objectif est de sensibiliser la population aux risques climatiques, à l’image des territoires d’Outre-mer où des protocoles existent déjà pour les cyclones.
Le gouvernement met aussi l’accent sur la territorialisation de l’adaptation climatique. La ministre souhaite que ce plan se décline à l’échelle régionale, notamment pour les littoraux, la montagne et les forêts. Le Comité national du trait de côte pilotera l’adaptation des zones côtières, tandis qu’un plan spécifique pour les risques glaciaires et périglaciaires sera lancé pour les régions de montagne. Pour les forêts, l’adaptation sera intégrée aux documents de planification et au renouvellement forestier. Sur le plan financier, 260 millions d’euros du fonds vert seront consacrés à l’adaptation, avec un soutien supplémentaire des agences de l’eau et du fonds Barnier. Enfin, une mission a été confiée aux inspections générales des ministères de l’Écologie et de Bercy pour étudier le rôle du secteur bancaire dans le financement de la prévention des risques, en lien avec les assureurs.
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